Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

decembre_blanc.jpgDécembre Blanc

Sylvie Rouch

Pascal Galodé éditeurs, 219 p, 17,90 € 

 

Pascal Galodé, après « Cézembre Noir » nous offre « Décembre blanc ». Black and White, l’alliance qu’il faut pour déguster un bon cru tourbé…

Dans un genre bien différent de ce que fait Hugo Buan à un cheveu du « comic strip » Sylvie Rouch installe un décembre froid, très froid sur la capitale que la neige envahit, tandis que la province sombre dans un chaos glacial.

Une moto, deux hommes, un flacon d’acide et trois femmes  victimes d’un machisme apparemment islamiste. Mais faut-il se fier aux évidences quasi imposées par la hiérarchie et la politique  ?

C’est le boulot du commandant Bedecker que d’aller fouiller dans la vie privée de chacune des victimes, à la recherche de ce qui a pu déclencher les illuminés qui, étrangement différents des terroristes habituels, revendiquent leurs actes « purificateurs » dans la presse française plutôt que sur les réseaux internet fondamentalistes.

La dernière victime, Tania Achaoui est une jeune journaliste d’origine maghrébine qui a beaucoup écrit sur le port du voile. Faut-il y voir l’origine de ce qui lui est arrivé ? Faut-il plutôt aller voir du côté de son frère, dont le pedigree à de quoi intéresser les flics au plus haut point ?

La vie personnelle à la douleur envahissante du commandant, les états d’âme de ses hommes, la personnalité de la rédactrice en chef du magasine de Tania, la grisaille de l’hiver et la météo composent un morceau de jazz à la mélancolie acide, acide comme le vitriol qui ronge la peau et l’âme des femmes attaquées.

Sylvie Rouch remue les colères de leurs compagnes de route, dissèque les folies masculines, et plaque, sur une toile en demi-teintes hivernales, des éclaboussures de sang.

Polar qui interroge,  dont les personnages ne cessent pas de vivre à sa fermeture, il laisse l’envie de retrouver Bedecker, le flic, autant dans une autre enquête que dans sa quête intérieure…

Seul bémol, une fin qu’on aurait préférée plus achevée, plus dans le style du reste du roman.

 

 

Tag(s) : #critiques
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :