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Michèle Pedinielli
Boccanera

l’Aube Noire éditions 2018

L’apparition d’une voix féminine, vibrante de la chaleur du midi et n’hésitant pas à adopter pour mieux les bousculer les codes du noir est une très bonne nouvelle. Avec Michèle Pedinielli, les amateurs de polars vrais, en général considérés comme poilus voire couillus (les polars pas les lecteurs – lectrices ) retrouveront tous les exercices imposés : la poursuite, la bagarre, les surveillances, le privé, LA privéE et ses fêlures… les méchants qui tendent des embuscades, quelques poursuites… Tout y est.

Ghjulia, séparée mais pas complètement de son compagnon de flic, protège la veuve et l’orphelin même quand il s’agit d’homosexuel. Surtout s’ils sont dessoudés à peine leur a-t-elle parlé. Elle n’aime pas les fachos qui en général lui rendent bien. Elle aime les gens pour peu qu’ils aient du cœur, peu importe leurs papiers –ou leur absence de…- leur couleur de peau et leurs inclinaisons sexuelles. Elle est entière, intrépide mais un peu désabusée, têtue, ce qui la conduit à d’improbables et dangereuses situations. Et si elle gagne, forcément, cela a un prix.

Et les plus sont là : une authentique couleur locale (on la sent amoureuse de sa ville, Nice), l’attention aux personnages, les dialogues savoureux, les paysages qui donnent envie, la conscience sociale aussi (ce n’est pas un gros mot) bref : le tout rassemblé avec une verve, un allant et une richesse qui font le bonheur des amateurs-trices du genre. Le style rapide impulse une vraie respiration à ces aventures d’une privée qui va marquer le paysage du noir. D’autant que son personnage n’est en rien une caricature, bien au contraire, ô combien touchante d’humanité.

Nice, sans les bousculades des touristes et la circulation infernale en été, tout est là, à portée de lecture. Ne vous en privez pas.

Tag(s) : #critiques
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