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Xangô
Gildas Girodeau

au-delà du raisonnable 2018

Le roman commence en Argentine en 1983. Une scène folle, une scène de mort et de sorcellerie mêlées qu’on imagine issues d’un cauchemar. Dès le chapitre trois, on est de retour dans l’époque contemporaine, à Perpignan, France. Lieutenant de police, Laurence Guégen, d’ascendance bretonne comme son nom l’indique, a eu une autre vie avant d’entrer à l’école des officiers de police. Mais son doctorat en psychologie l’a conduite sur des chemins qui l’ont vite ennuyée. C’est qu’elle est dotée d’une forte personnalité et d’un goût marqué pour l’indépendance, elle qui a fait le tour du monde en voilier et en solitaire dès sa prime jeunesse.
Laurence se trouve confrontée avec l’équipe de PJ de Perpignan à un tueur, fou sans doute, qui met en scène des meurtres marqués par une signature qui renvoie vers le vaudou : décapitation et inscriptions étranges.
Le tueur est fou ? oui mais d’une manière unique. Les meurtres sont ritualisés ? Certes mais originaux, et pour une fois, pas des mises en scène sexuelles, de femmes martyrisées… Les victimes ont toutes un lien, qui va se révéler petit à petit, avec les scènes du début, l’Argentine, les années 80, l’armement. On va même remonter avant ça, jusqu’au rôle tenu par la France, notre beau pays des droits de l’homme, dans l’éducation à la contre révolution des armées d’Amérique du sud. Ou comment rentabiliser l’expertise à la torture des militaires revenus d’Algérie.
Alors, certes, on est devant un roman, encore un, mettant en scène un tueur en série. Mais moi la réfractaire,  pas une fois je n’ai pas soupiré d’agacement. Gildas Girodeau réussit l’exploit considérable de renouveler ce genre pourtant éculé. Je me suis attachée  à cette jeune policière qui se cherche tant comme femme que comme professionnelle. Une belle réussite qui se laisse absorber, mine de rien, comme un roman mais qui laisse des traces dans la mémoire. Comme une peinture aux couleurs équilibrées, une petite musique entêtante.
Ne jamais oublier d’où l’on vient…
Eh oui, certes, la vérité m’oblige à dire, et je m’en honore, que je suis amie avec Gildas Girodeau, l’auteur. Mais justement, quel bonheur d’être ami avec ce talentueux écrivain.

 

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