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anti automne

L’Assassin est à la Plage
Arlette Aguill
on
Éditions l’Archipel 2014

Zut ! Je viens de terminer ce livre, et franchement j’aurais bien continué un jour ou deux à rire aux pirouettes des fins de chapitres, aux truculents dialogues avé l’assent du Sud, aux absurdités débitées savamment… Bref, à tout ce qui fait le sel d’un roman réussissant l’exploit d’être bâti au petit poil, sans se prendre un instant au sérieux.
Je vais tenter de vous en dire un mot, tout en redoutant de rester très loin du charme des situations légères et graves en même temps, de ne pas rendre assez hommage aux personnages à la fois hauts en couleur et terriblement humains.

Plutôt que de déflorer l’histoire, je vous dirai que je suis tombée quasi amoureuse de Maaaaxime, vingt-six ans, craquant avec sa fossette, là. Et que je prendrais volontiers le thé avec Madeleine, quatre-vingts printemps, qui succombe au charme solaire du jeune homme. Comment ne pas s’émouvoir des affres de l’attachement de Maxime pour la vieille dame (Au secours, je tourne gérontophile !) mais aussi pour la gamine qu’on lui colle dans les pattes et qui le fait tourner en bourrique (Non, je ne suis pas pédophile ! ) ? Et ces chômeurs de Florange qui débarquent méfiants dans le Sud avant de s’en éprendre ? Et cette vieille toquée qui croit à la fin du monde, et le coiffeur gay si émotif…Le Sud… tout comme les personnages, il tient un rôle essentiel. La plage, le pastis, les règles dont on s’affranchit, la bonhommie des gendarmes.

Malgré tout ce que je viens de vous raconter, ce roman se situe résolument aux antipodes de la Pagnolade. C’est l’effet de l’écriture, de l’auteur qui décide de ne pas prendre grand-chose au sérieux. Surtout pas, les choses graves. Mais qui s’attache aux détails qui font le sel de la vie.

Il y a quelques jours, j’ai posé, pour ne pas le reprendre, un livre (par bonté d’âme, je tairai le titre) qui confondait roman méditerranéen avec guide touristique et dans lequel l’auteur plaquait sans finesse des idées toutes faites. « Ça pue le fric » était la dernière platitude qui m’en a dégoûtée.
Ici, la vieille dame pleine aux as pourrait s’acheter le jeune homme, même subtilement. Mais lui regarde l’argent avec un détachement amusé bien plus efficace pour révéler la vanité de la richesse et du rang social. Tout est de cette eau, légère et profonde en même temps.

Je me rends compte que je ne vous ai toujours pas dit que le beau Maxime, journaliste de son état, va mener une enquête très dilettante, en compagnie d’un improbable duo de gendarmes, sur la présence de cadavres apparaissant sur les carrefour de la ville. Quatre au total. En période estivale, pour une petite station balnéaire, ça fait désordre. À moins que ça n’attire les curieux ? Tout le roman est à l’image de cette dualité, sérieux et fantaisie, et franchement, Arlette Aiguillon nous charme avec élégance à l’aide de ce joyeux grain de folie.

Ce roman n’a que deux défauts : sa couverture et son titre qui lui donnent des allures de regrettable cucuterie. Ne vous y fiez pas, et plongez ! C’est de rigueur pour la plage en cette belle fin de saison.

Tag(s) : #critiques
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