Sans crier gare surgit la nuit
Bernard Pasabrola
Rail Noir 2014
Bernard Pasabrola, avec ce « rail noir » joue avec les codes. Se joue des codes ?
C’est souvent le cas avec les écrivains du noir : ici il ne déroge pas avec la liberté offerte à ceux qui se consacrent au genre. Anticipation, suspens, scène d’action et réflexions sur le devenir de l’humanité, troubles sociaux, dangers des manipulations mentales… Tout y est, y compris un petit zeste de tendresse.
France, 20 ??. Le héros est un père que la souffrance ne quitte pas depuis la mort de sa fille. Un attentat aveugle en relation avec les tensions sociales très fortes qui agitent le pays ? Ou bien ? Autre chose ? mais quoi ?
Un accident cérébral bouscule la mémoire d’Anglade, le héros, trouble ses repères. Néanmoins, alors même qu’il est en traitement dans un centre qui s’efforce de soigner ses problèmes, l’actualité politique le pousse à chercher à comprendre. Le neurologue qui parait en tête pour la course au poste suprême propose un reconditionnement neurologique qui fait peur. « La refondation psychique » est-elle la panacée qui réglera tous les problèmes de l’humanité ou bien une vaste fumisterie totalitaire ?
Aidé par un groupe d’opposants politiques prônant la liberté individuelle et le libre arbitre (et un groupe d’activistes anti vivisection croquignolets) , Anglade rassemble des fils qui finiront peut-être par lui donner les clefs de la mort de sa fille. Et si la douleur persiste, les liens construits dans son enquête rendront peut-être la perte plus supportable.
Une anticipation noire, chaleureuse et prenante.